En août 1920, il y avait en Angleterre 120 000 chômeurs, sensiblement le même nombre que dans les mois précédents ou qu’en période normale d’avant-guerre.
En octobre, deux mois plus tard, il y en avait 470 000 — quatre fois plus — et ce nombre ne cessa de croître jusqu’en juin 1921, atteignant alors le chiffre à peine croyable de 2 170 000.
Il est impossible d’admettre qu’un phénomène aussi caractéristique que celui-ci ait pu prendre brusquement naissance, en un même instant, dans toutes les branches de l’activité industrielle et en toutes parties du Royaume-Uni, sans avoir été provoqué par une cause générale, elle-même bien caractérisée. C’est à la recherche du phénomène qui a pu faire naître au cours du 4è trimestre de l’année 1920 la crise sévissant encore actuellement en Angleterre qu’est consacrée la présente étude. Elle a permis de mettre en lumière, on le verra dans la suite, la cause déterminante du chômage anglais et d’énoncer les conditions dans lesquelles on pourrait en attendre, soit l’atténuation, soit même la disparition complète